Selon le sondage commandé par QUATRE PATTES et Stop Gavage Suisse en 2018/19, le foie gras n’est consommé que par 30% de la population de Suisse¹. Mais il existe des différences régionales. Seules 15% des personnes interrogées en Suisse alémanique consomment du foie gras, contre 71% en Suisse romande et 49% au Tessin¹. 

Toutefois, le foie gras est devenu associé aux fêtes de fin d’année en Suisse uniquement après l’industrialisation de la filière dans les années 90. Il ne s’agit pas d’une tradition suisse (lire la section « Importations de foie gras en Suisse » pour en apprendre plus).  

La Suisse est l’un des plus grands pays importateurs mondiaux de foie gras. En 2023, 194 tonnes de foie gras ont été importées⁴. Ceci représente plus de 300’000 animaux gavés et tués pour la seule consommation suisse.   

La majorité du foie gras importé en Suisse provient de France. Le reste provient généralement de Belgique, de Hongrie ou de Bulgarie⁴. Historiquement, une grande partie des importations venaient également d’Israël, mais la production de foie gras est désormais interdite dans ce pays. Une petite quantité du foie gras importé en Suisse provient quant à elle de certains autres pays producteurs (Espagne, Roumanie, États-Unis, Chine), ou est conditionnée dans un pays tiers⁴. 

Dans les années 1990, la quantité de foie gras importée a explosé. La valeur du foie gras importé a également augmenté, mais pas dans la même proportion⁴. 

De produit de « luxe » confectionné à partir de foie d’oie en faible quantité, le foie gras est devenu un produit industriel fait à partir de foie de canard. À la souffrance du gavage sont donc venu s’ajouter celles engendrées par des pratiques industrielles cruelles telles que mutilations et enfermement dans des cages. 

En observant ces statistiques, on constate que le foie gras ne fait pas partie de la tradition suisse. Sa consommation de masse n’a commencé que dans les années 90 et les efforts de marketing du lobby du foie gras se sont concentrés sur la création d’une fausse conviction selon laquelle il est une tradition suisse.  

Autour des années 2010, plusieurs ONGs ont commencé à révéler la cruauté de la production de foie gras: la prise de conscience de la population a entraîné une stabilisation puis un déclin des importations en Suisse. En parallèle, les crises successives de grippe aviaire ont aussi ralenti la production certaines années. 

À l’heure actuelle, seule une poignée de groupes industriels détient ou produit pour l’écrasante majorité des marques de foie gras. Ces groupes sont généralement liés à des scandales de maltraitance animale, de risques sanitaires et de tromperie des consommateurs.

Ce sont ensuite ces mêmes marques industrielles qui se retrouvent dans les rayons des magasins suisses. Souhaitant apporter de la transparence sur le marché de détail du foie gras, la fondation QUATRE PATTE a évalué le nombre de points de vente de foie gras dont disposent les plus grandes enseignes en Suisse. L’étude a révélé que le groupe Migros (soit Migros et Denner) a le plus grand nombre de point de vente proposant du foie gras, soit plus de 400. 

Le groupe Migros porte donc une énorme part de la responsabilité de la disponibilité de ce produit cruel en Suisse, ce qui est en totale contradiction avec les déclaration que l’on peut lire sur le site de Migros, selon lesquelles « Le bien-être des animaux à l’origine de nos produits à base de viande, de poisson, de lait et d’œufs nous tient à cœur. Nous nous efforçons donc d’atteindre les normes de bien-être animal les plus strictes pour toutes les espèces. » Le gavage des oies et des canards ne peut en effet aucun cas être compatible avec le bien-être des animaux. 

Vous pouvez en apprendre plus dans notre rapport sur le marché de détail du foie gras en Suisse.