Le cruel trafic de chiots sur Facebook et Instagram est en plein essor
De récentes enquêtes menées en Suisse et dans six autres pays européens ont révélé un commerce de chiots florissant et de nombreuses infractions aux règlements de Meta et des lois en vigueur
Zurich, le 27 août 2024 – En Europe, des millions de chiens sont victimes chaque année du commerce illicite de chiots. L’organisation mondiale de protection des animaux QUATRE PATTES publie un nouveau rapport qui démontre que les plateformes de Meta, Facebook et Instagram, sont devenues des plaques tournantes du commerce de chiots. Les vendeurs parviennent, manifestement sans conséquences, à contourner les directives de Meta ainsi que les dispositions légales sur le commerce de chiots. Afin de mettre un terme à la souffrance de nombreux chiots en Europe, QUATRE PATTES demande la suppression immédiate des annonces de chiens sur Facebook et Instagram, et que le commerce soit contrôlé et réglementé de manière adéquate.
Entre septembre 2023 et juin 2024, QUATRE PATTES a passé à la loupe des groupes Facebook, des annonces sur Facebook Marketplace et des comptes Instagram dans sept pays européens - dont la Suisse - qui proposent à leurs membres et followers des chiots à la vente. Les enquêteurs ont dénombré plus d’une centaine de groupes Facebook et plus de cinquante comptes Instagram avec des annonces de chiots à vendre par des particuliers. Les groupes Facebook examinés, y compris les vendeurs et les acheteurs potentiels, comptent plus de 600 000 membres. Meta interdit le commerce d’animaux sur Facebook Marketplace. Les animaux de compagnie peuvent en revanche être proposés dans des groupes ou sur des profils, à condition qu’ils proviennent de vendeurs établis. Et ce sont précisément ces directives du groupe qui offrent des opportunités à des commerçants peu scrupuleux qui les exploitent sans vergogne. Même en cas d’infraction signalée, les responsables en subissent rarement les conséquences.
Annonces suspectes également dans des groupes de réseaux sociaux suisses
En Suisse, 23% des groupes analysés sur Facebook contiennent des posts (ou publications) proposant des chiots de vendeurs privés présumés. Ces particuliers n’ont pas pu être identifiés comme des commerçants établis ou des entreprises enregistrées. Selon les directives de Meta, les particuliers ne sont pas autorisés à proposer des chiens sur leurs plateformes de réseaux sociaux. Ensemble, ces groupes comptent plus de 13'000 membres. Sur Instagram, 13% des profils examinés contiennent des posts dont il est probable qu’ils émanent de vendeurs privés. Une vendeuse proposait un chiot qui pèserait moins de 1,5 kg à l’âge adulte. Ceci est interdit par la loi suisse. La même vendeuse déclarait même pouvoir importer d’autres chiots d’Espagne.
Des caractéristiques hypertypées et des mutilation à des fins esthétiques - la souffrance des «chiens à la mode»
Les chiots ne sont pas épargnés par les tendances de la mode et souffrent toute leur vie des déformations souhaitées par les acheteurs, comme les bulldogs «Big Rope» avec leurs plis de peau très marqués. D’autres chiens sont mutilés pour obtenir une certaine apparence: l’enquête a par exemple révélé des groupes Facebook français dans lesquels des chiots American Bully aux oreilles coupées étaient ouvertement proposés par un vendeur de Pologne - bien que cette pratique soit interdite dans les deux pays. De telles ventes illicites illustrent comment des affaires douteuses peuvent prospérer en ligne en raison de l’absence de conséquences juridiques.
Emojis, hashtags et discussions privées - comment le commerce est dissimulé sur les réseaux sociaux
Dans toute l’Europe, des vendeurs peu scrupuleux ont mis au point des méthodes ciblées pour contourner la surveillance et les directives de Meta. Il s’agit notamment d’éviter les termes de vente explicites, de descriptions de groupe qui informent leurs membres des mots à ne pas utiliser, et l’ajout d’emojis et de hashtags pour dissimuler leurs intentions de vente. Les acheteurs potentiels sont souvent redirigés vers des discussions privées. Dans certains cas, les vendeurs simulent un autre emplacement pour pouvoir vendre dans certains pays ou se font passer pour des éleveurs sérieux afin d’obtenir une fausse crédibilité.
Le rapport complet (en anglais) se trouve ici: https://www.four-paws.org/social-media-report
QUATRE PATTES a également lancé une pétition pour demander aux réseaux sociaux de bannir la vente de chiots: Stop au trafic cruel de chiots sur les réseaux sociaux | QUATRE PATTES (four-paws.org)
Sylvie Jetzer
Communication Suisse+41 43 501 57 49
QUATRE PATTES – Fondation pour la protection des animaux
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Au sujet de QUATRE PATTES
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