questions fréquemment posées au sujet de la cultivated meat
Certains de ces faits pourront vous surprendre!
Qu'est-ce que la « cultivated meat » ?
La « cultivated meat» ou viande cultivée (également connue sous le terme de viande synthétique, viande propre ou in vitro) est une viande qui se développe en laboratoire, et non à travers l’animal. Cette technologie révolutionnaire a permis de fabriquer un produit à base de viande sans devoir abattre les animaux.
Comment fonctionne la production ?
Dans le cadre du développement d’une « cultivated meat », diverses méthodes de production sont utilisées par les plus grandes start-ups du monde. Pour produire un steak ou une boulette de hamburger, on prélève généralement un petit échantillon de cellules souches de l'animal vivant - généralement provenant d’un muscle maigre - selon une procédure inoffensive, semblable à la prise de sang. Ces cellules sont ensuite cultivées à l'aide d'un milieu nutritif dans une boîte de Pétri - elles se multiplient et grandissent. Une fois que suffisamment de cellules ont poussé, elles sont assemblées pour former un petit tissu musculaire. Le résultat est un produit fait à 100 % de vraie viande.
Les méthodes innovantes se développant rapidement, il existe déjà de nouvelles façons de produire de la viande sans avoir à pratiquer de biopsie sur un animal vivant. Par exemple, certaines start-ups travaillent sur le développement de la viande de poulet à partir d'une seule plume.
Quels sont les avantages pour les animaux ?
Pour produire de la « cultivated meat », aucun animal ne doit être abattu. Une fois que la viande propre sera sur le marché, elle pourrait remplacer les produits traditionnels à base de viande animale issue de l'élevage industriel. À long terme, le nombre d'animaux de rente pourrait être réduit de manière significative, ce qui serait bénéfique pour les animaux eux-mêmes ainsi que pour l'environnement et le climat.
La « cultivated meat » est-elle traitée génétiquement ?
Selon les fabricants et les scientifiques européens, la viande propre n'est pas génétiquement modifiée. La viande propre peut être constituée des mêmes cellules non modifiées que la viande conventionnelle : des cellules issues des muscles, des graisses et du tissu conjonctif.
Dans d'autres pays en dehors de l'UE où la modification génétique est une méthode autorisée, les entreprises affirment qu'elles pourraient contribuer à promouvoir la recherche sur la viande propre et/ou la production de viande cultivée. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer dans quelle mesure la modification génétique pourrait être bénéfique et quels pourraient être les effets de ces changements
Les animaux doivent-ils souffrir d'une quelconque manière lors de la production de « cultivated meat » ?
À l'heure actuelle, on ne dispose pas de suffisamment d'informations sur la manière dont les animaux sont sélectionnés et utilisés pour l'obtention de cellules souches, ni sur l’emplacement et les circonstances de leur hébergement.
Afin de garantir la croissance des cellules après prélèvement, il faut les mettre dans un sérum de croissance. Au début de la production globale de viande propre, le supplément standard était le sérum de veau fœtal - également connu sous la dénomination sérum de bovin fœtal - un produit obtenu de manière cruelle des fœtus de vaches trouvées enceintes lors de l'abattage et considéré comme une source riche en nutriments. Pour obtenir le sérum, on insérait une aiguille entre les côtes du fœtus directement dans le cœur. Reste la question de savoir si ces fœtus étaient déjà morts d'anoxie (manque d'oxygène) avant l'obtention du sérum, ou s'ils étaient encore vivants lors du prélèvement. Du point de vue du bien-être animal, il s'agit d'une méthode cruelle qui n'est pas compatible avec les normes de bien-être des animaux et ne peut donc pas être soutenue par les organisations de protection des animaux. Toutefois, les nouveaux développements en matière de production rendent superflue l'utilisation de sérum animal (sérum de fœtus bovin) pour la production de viande synthétique, car il est remplacé par des alternatives végétales ou synthétiques.
La viande peut-elle être consommée sans danger ?
La « cultivated meat » est produite selon un processus similaire au brassage de la bière, à l'action de la levure dans la fabrication du pain et d'autres aliments à partir de grandes cultures cellulaires. La méthode de production permet également d'ajouter des composants supplémentaires tels que des rehausseurs de goût ou des vitamines. Comme elle est produite dans un environnement propre et qu'elle doit répondre à des règles de sécurité strictes avant d'être mise sur le marché, elle est sans danger pour la consommation humaine.
Des antibiotiques sont-ils utilisés dans la production ?
L'utilisation d'antibiotiques n'est pas nécessaire pour la production de « cultivated meat ».
Quand pourra-t-on s'attendre à un lancement sur le marché ?
Il existe différents créneaux selon les entreprises productrices. La société « Mosa Meat », qui travaille sur le bœuf, prévoit de proposer les premiers burgers « cultivated meat » dans les restaurants haut de gamme d'ici 2021. D'autres, comme la jeune entreprise américaine JUST, prévoient de lancer leur produit à base de poulet dans les deux prochaines années. L'objectif est de rendre les prix compétitifs par rapport aux produits traditionnels à base de viande, lorsqu'ils seront introduits à plus grande échelle.
Quels sont les avantages écologiques de la « cultivated meat » ?
La consommation de viande et d'autres produits d'origine animale augmente rapidement, en particulier dans les pays en développement. Selon des études récentes, la demande de viande doublera d'ici 2050. De plus, de nombreux animaux souffrent énormément à la suite de cette évolution. La demande croissante de viande et de produits laitiers a également un impact négatif sur l'environnement et le climat. Au niveau mondial, 14,5 % des émissions totales de gaz à effet de serre d'origine humaine proviennent de la production animale. L'industrie bovine et laitière en particulier joue un rôle déterminant dans le changement climatique en raison de la forte demande d'aliments pour animaux et de la libération de méthane. 70 % de la surface agricole sont utilisées pour l'élevage. 15’000 litres d'eau douce sont nécessaires pour la production d’un kilo de bœuf.
Une analyse provisoire du cycle de vie a démontré que la viande propre pourrait permettre de réaliser des économies importantes pouvant aller jusqu'à 90 % en ce qui concerne l'utilisation des terres et la consommation d'eau. Les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'énergie peuvent être réduites en remplaçant la viande provenant d’animaux morts par de la « cultivated meat ». Toutefois, cela dépend du type de viande souhaité et de la quantité consommée par pays. En ce qui concerne les gaz à effet de serre, la viande propre réduit les émissions de méthane car quelques vaches suffisent pour obtenir le tissu musculaire nécessaire. Les mêmes effets peuvent être transposés sur d'autres produits de viande tels que le poulet ou le porc.
Quelles sont les entreprises qui y travaillent ?
Dans différentes parties du monde, notamment aux Pays-Bas, aux États-Unis et en Israël, un certain nombre de start-ups travaillent au développement de la « cultivated meat ». Pour n'en citer que quelques-unes : Memphis Meat (USA), Hampton Creek (USA), New Harvest (USA), Modern Meadow (USA), Mosa Meat (NL), Meatable (NL), SuperMeat (Israël), Aleph Farms (Israël), Future Meat Technologies (Israël), Meat the Future (Israël), Integriculture Inc (Japon), Innocent Meat (Allemagne) et bien d'autres.
QUATRE PATTES soutient-il le développement de la « cultivated meat » ?
En tant qu'organisation de protection des animaux, QUATRE PATTES salue et soutient les progrès scientifiques visant à réduire ou à éliminer la souffrance des animaux de rente dans les systèmes d'élevage intensif et à réduire de manière drastique le nombre d'animaux abattus à long terme. La « cultivated meat » a le potentiel de devenir un concurrent de l'agriculture industrielle et pourrait révolutionner l'industrie alimentaire. Cependant, comme la « cultivated meat » est encore en phase de développement, QUATRE PATTES suit de près l'évolution (du marché) et l'ensemble du processus, car les conséquences futures pour les animaux de rente ne peuvent pas encore être prévues.
Pourquoi QUATRE PATTES ne se concentre-t-il pas uniquement sur les alternatives végétales comme solution la plus respectueuse des animaux ?
QUATRE PATTES est fervent défenseur d'un mode de vie respectueux des animaux et encourage la réduction des produits d'origine animale et la décision d'adopter un régime alimentaire plus végétal.
Compte tenu de la consommation totale de viande, qui ne cesse d'augmenter, la viande est l'un des aliments les plus populaires au monde et il est peu probable que tout le monde passe à une alimentation 100% végétale. Comme la « cultivated meat » est de la vraie viande, elle pourrait être un moyen de minimiser la cruauté envers les animaux de rente et accélérer la fin de l'agriculture intensive et de l'élevage industriel. Car la viande peut être fournie en grandes quantités sans avoir à élever, héberger et abattre des milliards d'animaux pour l’obtenir, comme c'est le cas aujourd'hui.
La « cultivated meat » est-elle testée aussi pour l’alimentation des animaux domestiques ?
Oui, une jeune start-up canadienne spécialisée dans les aliments pour animaux de compagnie, la « Because Animals Inc », escompte lancer sur le marché des aliments pour animaux de compagnie cultivés en laboratoire d'ici 2021.