Animal Charity

Les souffrances générées par l’industrie de luxe de la laine mohair

L’exploitation cruelle des chèvres angora pour leur douce laine

Le mohair est une fibre luxueuse produite à partir des longs poils frisés des chèvres angora. C'est l'une des nombreuses fibres d’exception que l’industrie de la mode considère comme « luxueuses ». On trouve également parmi elles, la laine angora (une laine très douce fabriquée à partir du poil des lapins angora), la laine d’alpaga (une fibre sèche provenant des alpagas), la laine de yak (provenant de la longue robe de poils des vaches peuplant la région de l’Himalaya) et le cachemire (une laine très soyeuse provenant des chèvres cachemire et pashmina).

Les chèvres angora produisent environ 3 à 8 kg de mohair chaque année et sont généralement tondues deux fois par an (contrairement aux chèvres cachemire, qui ne sont tondues qu'une fois par an) car leurs poils poussent rapidement, environ 2 cm par mois. Le mohair est ensuite utilisé pour fabriquer divers articles vestimentaires tels que des sweat-shirts, des chapeaux et des écharpes, ainsi que des couvertures, des tapis, des perruques, des jouets pour enfants et de nombreux autres produits ().

Où est produite la laine mohair?

Plus de 50% du mohair produit dans le monde provient d'Afrique du Sud, et principalement de la région du Karoo, située dans la province du Cap-Oriental. Le reste de la production provient principalement du Texas (États-Unis), d’Australie et de Turquie.

Cependant, il n'existe que deux usines de transformation en Afrique du Sud, la plupart de la laine est donc exportée à l'état brut ou semi-transformé vers des producteurs textiles en Europe ou en Asie. Le Royaume-Uni importe environ 60 % du mohair produit dans le monde et l'utilise pour fabriquer des vêtements qui sont vendus localement ou exportés vers d'autres pays.

Pourquoi l’exploitation du mohair est-elle cruelle?

Environ 5 000 tonnes de laine mohair sont produites chaque année, ce qui génère de grandes souffrances chez des millions de chèvres angora.

QUATRE PATTES demande la fin de ces pratiques cruelles

Ces pratiques induisent de la peur, de la douleur et la détresse, diminuant ainsi le système immunitaire des animaux, et altérant leurs fonctions cérébrales et leur comportement naturel.

L'interdiction des procédures de tontes douloureuses

  • Les chèvres, qui sont des proies naturelles, se retrouvent dans une grande détresse lorsqu'elles sont immobilisées au sol pendant la tonte. Des enquêtes ont révélé les maltraitances subies par les animaux lors de cette procédure, avec des employés traînant les chèvres par leurs cornes et leurs pattes, voire par leur queue. Les travailleurs sont limités dans le temps et travaillent donc rapidement et négligemment, en n'apportant aucun soulagement aux animaux qui sont inévitablement blessés lors de ces tontes réalisées dans la précipitation (2). Grâce aux nouvelles réglementations, les employés sont censés tondre les animaux devant les caméras de surveillance pour éviter les abus, mais cela ne change pas le stress causé aux chèvres lorsqu'elles sont immobilisées.
  • Contrairement aux moutons, les chèvres n'ont pas de masse graisseuse qui les isole du froid après la tonte. Les conséquences de cette hypothermie peuvent être fatales même pendant la tonte d'été, car malgré les températures modérées, le vent et la pluie rendent les chèvres vulnérables à la pneumonie et engendre donc un taux de mortalité élevé (3).

L'interdiction des douloureuses mutilations

  • Tout comme les autres animaux de rente, les chèvres sont soumises à des mutilations douloureuses. À l'âge de 1 à 2 semaines, elles sont écornées au fer chaud (cautérisation) ou à l'aide d'une pâte caustique (chimique) qui peut provoquer de graves brûlures, voire la cécité, si elle entre en contact avec leur peau ou leurs yeux. Les chevreaux mâles sont aussi castrés de façon atroce, ils ne reçoivent pas d'analgésiques et l’opération se fait sans anesthésie. Il existe différentes méthodes de castration, la castration chirurgicale étant la plus douloureuse. Celle-ci présente aussi un risque d'infections et d'infestations de mouches, si elle n'est pas correctement soignée après l'opération.  La castration à l'aide d'anneaux de caoutchouc, ou de pinces de Burdizzo peut entraîner des infections au tétanos et laisser les animaux dans une grande détresse pendant plusieurs jours ou semaines, puisque ce lent processus entraîne la mort des tissus puis la chute des testicules. Toutes ces procédures sont généralement effectuées sans aucun analgésique, ce qui les rend totalement inacceptables. Pour en savoir plus sur la mutilation des chèvres, cliquez ici.

 

De meilleures conditions de transport

Sur le continent africain, le transport des animaux d'élevage se fait généralement par camion et, dans certains cas, à pied. En plus de ce transport, les animaux vivants sont ensuite exportés d'Afrique du Sud par bateau vers l'île Maurice (entre autres) lors d'un voyage qui dure entre 7 et 10 jours. Divers abus sont à déplorer lors de ces voyages tels que la déshydratation due au manque d'eau, les maladies et les blessures infligées aux animaux dues à de brutales manipulations.

De meilleures conditions d’abattage

En moyenne, une chèvre angora a une espérance de vie de dix ans, mais la plupart des chèvres de l'industrie du mohair sont tuées bien avant cela, dès qu'elles ne sont plus considérées comme «rentables». Les animaux sont alors souvent abattus sans étourdissement préalable et après avoir été de nouveau malmenés par les hommes.

Une meilleure gestion des animaux

  • Gestion des brebis gestantes : celles-ci sont fragiles et sujettes aux infections et aux carences nutritionnelles, une alimentation complémentaire est donc nécessaire pour les brebis allaitantes.
  • L'insémination artificielle chez les chèvres est une procédure invasive qui a lieu sans anesthésie ni analgésie, et sans vétérinaire.
  • Au cours des premiers mois, la tonte/les soins doivent être effectués tous les 3 mois 
  • Au vu de l'environnement «sauvage» dans lequel vivent les animaux, la gestion des parasites est nécessaire.
  • Instauration d’un règlement sur l'euthanasie en cas de nécessité.

Satisfaire aux besoins fondamentaux des animaux

Si ces besoins sont négligés, le bien-être des animaux se voit diminué et mène donc à de la souffrance, à des douleurs aiguës, à de la détresse, à de la peur et à un bien-être dégradé sur le long terme. Les besoins fondamentaux des chèvres sont :

  • Les chèvres sont des animaux sociaux et doivent restés au sein d'un troupeau stable. L'élevage individuel ne doit pas être autorisé, les chevreaux doivent avoir accès aux chèvres et les mâles doivent être séparés et mis dans un groupe différent une fois qu'ils ont atteint leur maturité (3 mois).
  • Un régime alimentaire composé de pâturages de qualité est non seulement essentiel pour le maintien de leur santé physique, mais ceci leur permet également de se comporter de façon naturelle en recherchant de la nourriture.
  • Un aménagement adéquat des espaces: les chèvres doivent être gardées dans des stabulations d'extérieur (litière profonde ouverte à l'avant) avec un accès permanent et sûr à une cour pavée avec des zones surélevées pour grimper ou se retirer ou (dans le cas de la plupart des chèvres cachemire) si elles sont gardées à l'extérieur, elles doivent avoir un abri disponible sur place qui les protège des conditions climatiques extrêmes avec un accès facile à l'eau et de la nourriture.
  • Les animaux doivent avoir la possibilité de brouter et de chercher de la nourriture, mais aussi d'explorer leur environnement à la verticale. En effet, grimper fait partie du comportement naturel des chèvres.
  • Les animaux doivent être maintenus en bonne santé, recevoir des traitements contre les parasites et recevoir des soins vétérinaires si nécessaire. Leur bien-être et leur état de santé devraient être contrôlés au moins deux fois par jour et leurs griffes vérifiées deux fois par an.

Source:

(1) Mohair.com
(2) Mohair Growers Association
(3) Cambridge University Press

Recherche