Des nouvelles de l’ECOLE DE LA FORÊT pour orangs-outans

Les bébés orangs-outans apprennent à grimper dans la forêt tropicale de Bornéo

1.11.2018

Bornéo, le 1er novembre 2018 – Les bébés orangs-outans Gondar, Tegar, Kartini et Gerhana ont vu s’ajouter un nouvel exercice à leur entraînement: des séances d’escalade dans la forêt tropicale de Bornéo. De fait, les quatre plus jeunes singes des huit orphelins du projet, âgés de 16 mois à 2 ans, ont encore beaucoup à apprendre au sein de l’ECOLE DE LA FORÊT à Kalimantan Est avant de pouvoir être relâchés dans la nature.

Les orangs-outans sont parfaitement équipés physiquement pour vivre sur la cime des arbres de la forêt tropicale, mais leurs compétences en escalade ne sont pas innées. Elles doivent être pratiquées de manière intensive pour être acquises.  Normalement, les bébés orangs-outans apprennent des techniques de survie telles que l'escalade, la recherche de nourriture et la construction de nids avec leur mère. Toutefois Gondar, Tegar, Kartini et Gerhana n'en ont plus. Ils ont même été témoins de la mort cruelle de leurs mères. A l’ECOLE DE LA FORÊT, ils apprennent à devenir des orangs-outans adultes capables de survivre seuls malgré leur triste passé. Sous l’aile protectrice de leurs mères de substitution humaines, ils s'entraînent désormais à grimper et à chercher de la nourriture dans les arbres tropicaux de 25 mètres de haut.

Pour cela, les mères de substitution ont d'abord dû apprendre à grimper aux arbres en toute sécurité. L'organisation américaine Tree Monkey Project a donc envoyé une équipe de grimpeurs professionnels pour former les soigneurs d'animaux afin qu'ils puissent escalader en toute sécurité les arbres tropicaux équipés de cordes, de harnais et de casques.

« L’un des principes directeurs de l'ECOLE DE LA FORÊT est de rapprocher les êtres humains des singes plutôt que d'humaniser les orangs-outans. Au lieu de maintenir les orphelins orangs-outans au sol, nous envoyons les êtres humains dans les arbres. »

Dr. Signe Preuschoft,  primatologue et cheffe de projet au sein de QUATRE PATTES

La semaine dernière, les cours d'escalade pour les élèves de la forêt ont donc commencé. Pour la première fois, Gondar, Tegar, Kartini et Gerhana ont grimpé jusqu’au sommet des arbres, accompagnés par leur mère de substitution. Les quatre bébés orangs-outans se sont montrés motivés et curieux, mais perturbés par le matériel d'escalade porté par les humains, un peu hésitants. 

«Les orangs-outans grimpent comme des chats. Ils grimpent haut dans l'arbre, ne parviennent plus à descendre et se mettent à pleurer. C’est arrivé à Gonda l’année dernière, alors qu’il avait à peine un an. Il avait grimpé si haut à un arbre qu’on ne pouvait plus l’atteindre et il n'a pas osé redescendre. Sa mère de substitution a du longuement lui parler depuis le sol jusqu’à ce qu’il ose enfin redescendre par ses propres moyens. Ce fut une expérience assez dramatique qu'il n'a pas oubliée depuis lors. Mais nous enseignons relativement peu de choses aux orangs-outangs. »

Dr. Signe Preuschoft

En fait, le Dr Signe Preuschoft et son équipe enseignent relativement peu de choses aux orphelins orangs-outans:

« Nous nous comportons plutôt comme des mères orangs-outangs : nous montrons l’exemple et les accompagnons lorsqu’ils explorent leur environnement. L’important étant que l’orang-outan puisse à tout moment retrouver la sécurité d’une étreinte maternelle. S’il est en confiance, il se montre en général très courageux et curieux. »

Dr. Signe Preuschoft

La primatologue est certaine que ses protégés vont désormais passer plus de temps dans les arbres parce qu'ils n'ont plus à redescendre au sol pour se sentir en sécurité.

Leçons en forêt jusqu'à la fin de la scolarité au sein de L’ECOLE DE LA FORÊT

Les orangs-outans passent par plusieurs étapes d'entraînement pendant leur réhabilitation (voir graphique). Bébés, ils bénéficient d'abord de soins affectueux procurés par leur mère de substitution humaine au sein de la maison des bébés et se rendent à l’école maternelle. A l’âge de deux ans au plus tard, les tout-petits fréquentent L’ECOLE DE LA FORÊT, où se trouvent des arbres tropicaux munis de lianes. En y développant leurs compétences, les orangs-outans deviennent progressivement plus entreprenants et indépendants. Il est alors temps pour eux d'aller à l’ACADÉMIE DE LA FORÊT. L'équipe des QUATRE PATTES décide ensuite de manière individuelle pour déterminer à quel moment et sous quelles conditions un orang-outan peut être relâché dans la nature et survivre par ses propres moyens.

QUATRE PATTES et le projet Orang-outan à Bornéo

QUATRE PATTES travaille depuis plus de dix ans à la réhabilitation des orphelins orangs-outans traumatisés de Bornéo. Après avoir restructuré les activités locales, QUATRE PATTES a ouvert l’ECOLE DE LA FORÊT pour orangs-outans à Kalimantan Est, en mai 2018. Le Dr Preuschoft, primatologue, une équipe indonésienne de 15 soigneurs, un biologiste et deux vétérinaires s'occupent actuellement de huit orphelins orangs-outans âgés de 16 mois à 9 ans et les préparent à leur libération dans la forêt tropicale. Ce projet de coopération financé par QUATRE PATTES est soutenu par l'organisation partenaire locale Jejak Pulang et par le ministère indonésien de l'Environnement et des Forêts, qui fournit les 100 hectares sur lesquels est située l’ECOLE DE LA FORÊT.

Orangs-outans sur Bornéo

Au cours des quatre dernières décennies, la forêt tropicale de Bornéo a été détruite à grande échelle. Des milliers d'orangs-outans ont été victimes des industries de l'huile de palme, du bois tropical et du charbon. Chaque année, deux à trois mille orangs-outans sont tués parce qu'ils sont considérés comme des voleurs de récolte dans les plantations de palmiers à huile, mais aussi pour être consommés. Les orphelins sans défense, dont les mères ont été tuées délibérément, finissent souvent comme animaux de compagnie. Les orangs-outans de Bornéo font partie des espèces en danger critique d'extinction.

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Au sujet de QUATRE PATTES
QUATRE PATTES est l’organisation mondiale de protection des animaux sous influence humaine directe, qui révèle leurs souffrances, sauve les animaux en détresse et les protège. Fondée en 1988 à Vienne par Heli Dungler et ses amis, l’organisation plaide pour un monde où les humains traitent les animaux avec respect, compassion et compréhension. Ses campagnes et projets durables se concentrent sur les chiens et chats errants ainsi que sur les animaux de compagnie, les animaux de rente et les animaux sauvages – comme les ours, les grands félins et les orangs-outans – issus d’élevages non conformes aux besoins de l’espèce et ceux dans les zones de catastrophes naturelles et de conflits. Avec des bureaux en Afrique du Sud, en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Belgique, en Bulgarie, aux États-Unis, en France, au Kosovo, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Suisse, en Thaïlande, en Ukraine et au Vietnam, ainsi que des refuges pour les animaux en détresse dans onze pays, QUATRE PATTES fournit une aide rapide et des solutions à long terme. QUATRE PATTES est en outre un partenaire d’Arosa Terre des Ours, le premier refuge en Suisse qui offre aux ours que l’on a pu sauver de mauvaises conditions de détention, un environnement adapté à leur espèce. www.quatre-pattes.ch  

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